SABRINA SALGUES ET ALEXIANE JOURDA PARTICIPENT A LA SENEGAZELLE DES ILES DU 13 AU 21 FEVRIER 2016

Article en première page du Midi Libre du Dimanche 14 Février : SENEGAZELLE

Millau : Sabrina et Alexiane, baskets aux pieds et cœur gros comme ça

il y a 11 jours 0 J. B.

Alexiane Jourda et Sabrina Salgues, 48 heures avant leur départ pour le Sénégal.

J. B.

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D eux sportives millavoises ont pris le départ ce lundi de la Sénégazelle, une course solidaire “disputée” au sud du Sénégal. 

Tous les jours, bon nombre de Millavois(es) se mobilisent, mènent des actions solidaires, participent en équipe ou de manière individuelle à la construction d'un monde plus juste, plus équitable. Qu'elles s'inscrivent dans une démarche citoyenne, culturelle, sociale, humanitaire, éducative ou encore écologique, qu'elles aient lieu au coin de la rue ou ailleurs dans le pays, voire à l'extérieur de nos frontières, les exemples concrets ne manquent pas, et nous essayons le plus souvent d'en rendre compte localement, dans nos colonnes. Venant s'ajouter à cette longue liste d'initiatives et d'actes, le geste que Sabrina Salgues et d'Alexiane Jourda s'apprête à concrétiser mérite amplement qu'on s'y attarde.

Respectivement présidente et membre des “Gazelles à vos trousses ”, une communauté millavoise réunissant des pratiquantes de course à pied, ces deux femmes se sont envolées ce week-end pour le Sénégal pour participer, à partir de lundi, à la nouvelle édition de la Sénégazelle. Réservée exclusivement aux femmes, cette manifestation a bâti son succès en s'engageant tous les ans à acheminer un maximum de fournitures scolaires dans les maternelles et écoles primaires des villages qui l'accueillent.

Dans leurs valises, près de 100 kg de fournitures scolaires 

Pour participer à l'effort collectif, Sabrina et Alexiane ont donc fait appel ces derniers mois à la gentillesse des 140 licenciées de leur association. "On a fait marcher le bouche à oreille. Très rapidement, on a pu récolter pas mal d'argent et acheter un joli lot de fournitures", soulignaient-elles jeudi, à deux jours de leur départ vers Simal, un petit village de 2 500 âmes, planté au milieu d'une région célèbre pour ses lagunes, au sud du Sénégal, où doivent se dérouler les cinq étapes (d'une dizaine de kilomètres chacune) de l'édition 2016.

Ces deux Millavoises ont également eu l'agréable surprise de voir le volume de leur collecte s'épaissir récemment, grâce à du matériel scolaire et autres ballons de foot offerts par le centre social Tarn. En tout, chacune a réussi à faire rentrer dans ses valises 46 kg de fournitures (crayons, cahiers, stylos, gommes, ardoises, etc.) qui vont être centralisés une fois sur place. "Là-bas, on va mettre en commun les lots de toutes les participantes (ndlr, une soixantaine environ), puis on préparera avec les organisateurs la répartition des dotations, en fonction des niveaux et des classes de chaque école qu'on va visiter à l'issue de chaque étape", raconte Sabrina Salgues.

Courir, découvrir mais, surtout, se tourner vers les autres

Cette aventure, elle l'a connaît bien. Elle l'a vécue déjà deux fois. La première, c'était en 2011, au Sénégal. En 2013, elle était repartie les valises pleines, cette fois au Népal. "Il n'était pas prévu que je participe cette année à la Sénégazelle, confesse cette femme de 41 ans, salariée au service des sports de la Ville. Au départ, j'avais plutôt envisagé de m'inscrire sur une autre épreuve humanitaire, au Kenya. Mais les attentats sur place, dans une université, nous ont refroidis, mon mari et moi. Dans ce contexte, j'ai décidé de retourner au Sénégal, ce qui me remplit de joie, de toute façon. Là-bas, j'avais adoré le contact avec les enfants. C'était peut-être un peu plus facile qu'au Népal, où il y a la barrière de la langue, et le fait que les petits népalais sont plus réservés avec les étrangers. Au Sénégal, sourit-elle, il suffit de quelques secondes pour te retrouver avec plein de petits autour de toi et échanger avec les parents, les enseignants..."

À l'heure où nous écrivions ces lignes, Sabrina Salgues était en partance pour l'Afrique de l'ouest avec Alexiane, une amie âgée de 24 ans. Toutes les deux installées à Millau, elles ont pu se libérer quelques jours de leur job pour se tourner vers les autres. Une qualité de cœur qu'elle partage avec la conviction que l'inégalité éducative est encore aujourd'hui, dans le monde, la première des injustices.